LE TRAITEMENT DES BOIS :

vers une amelioration de la durabilite des bois locaux

La durabilité d'une espèce de bois est sa résistance naturelle dans le temps, à l'attaque des agents biologiques (qui se développent lorsque le taux d'humidité du bois dépasse les 20%). Si l'espèce de bois mise en oeuvre n'est pas durable par nature, qu'elle est utilisée en milieu humide ou en contact direct avec le sol et l'eau, ce bois nécessitera un traitement préventif efficace pour prolonger sa durabilité.

La norme européenne EN 350.2 précise la répartition en classe de durabilité de la plupart des espèces utilisées en Europe. Ces espèces sont conventionnellement réparties en 5 classes de durabilité, qui expriment la résistance contre les champignons (la résistance contre les insectes est classifiée séparément selon un système de tout ou rien : une espèce de bois peut être attaquée, ou non, par un insecte spécifique).

Cette classification repose sur le test suivant : on enfouit partiellement dans le sol un poteau de 5 cm x 5 cm et on en mesure sa longévité.

Les classes se définissent alors de la manière suivante :

classe de durabilité naturelle I

essence très durable ( plus de 25 ans )

classe de durabilité naturelle II

essence durable ( de 15 à 25 ans )

classe de durabilité naturelle III

essence moyennement durable (de 10 à 15 ans)

classe de durabilité naturelle IV

essence peu durable (de 5 à 10 ans)

classe de durabilité naturelle V

essence très peu durable (moins de 5 ans)

Cette classification ne tient compte que du coeur du bois appelé duramen (ou bois parfait). Le bois jeune en formation (aubier) appartient à la classe de durabilité naturelle V.

Les espèces de bois qui ne sont pas suffisamment durables naturellement peuvent ainsi être traitées contre l'attaque d'insectes et de moisissures par différents produits ou processus de préservation.

Les procédés mis en oeuvre, sont choisis en fonction de la classe de risque.

Les traitements en bains chimiques Cuivre Chrome Arsenic (CCA) ou Cuivre Chrome Bore (CCB) dont l'impact environnemental est non négligeable tendent à être remplacés par de nouveaux procédés : traitements autoclaves associés à des produits chimiques "verts" en phase aqueuse, non toxiques pour l'homme et l'environnement, bois thermo-huilés, bois rétifiés notamment.

LES TRAITEMENTS AUTOCLAVES

Les essences de bois issues des forêts européennes certifiées révèlent un coeur naturellement durable. Leur résistance aux attaques biologiques est renforcée durablement par le traitement autoclave de leur aubier (bois jeune).

Par le traitement en autoclave vide et pression, des agents de conservation du bois, non toxiques pour l'homme et l'environnement, sont imprégnés en profondeur, jusqu'au coeur du bois. La mise en oeuvre maîtrisée et règlementée, la fixation pérenne au bois permettent d'offrir un matériau qui ne présente pas de risques pour l'homme et l'environnement pendant sa durée de service. Ces produits de préservation renforcent la durabilité du bois jusqu'à plusieurs décennies. La résistance aux attaques naturelles (insectes, champignons, termites) est ainsi renforcée pour de longues années.

 

3 exemples d'essences locales dont les performances sont considérablement accrues par le traitement autoclave :
LE PIN
LE DOUGLAS
L'EPICEA
ORIGINE : Val de Loire, Massif Central, Scandinavie, Europe de l'Est

ORIGINE : Limousin, Morvan, Massif Central, Normandie

ORIGINE : Jura, Alpes du Nord, Massif Central, Scandinavie
ASPECT : brun-rouge plus ou moins prononcé, nettement veiné, fil droit, grain fin à moyen, coeur et aubier assez différenciés.

ASPECT : Brun-rouge rosé plus ou moins prononcé, nettement veiné, fil droit, grain moyen à grossier, coeur et aubier peu différenciés.

ASPECT : blanc jaunâtre faiblement veiné, fil droit, grain fin, boid tendre et homogène.
COEUR : Rouge brunâtre, naturellement durable

COEUR : Brun rose saumoné, naturellement durable.

COEUR : très présent, peu distinct de l'aubier, non imprégnable, peu durable.
AUBIER : Non durable, mais très imprégnable

AUBIER : Non durable mais moyennement imprégnable.

AUBIER : Non durable mais moyennement imprégnable.
UTILISATIONS : Bardage, menuiserie intérieure et extérieure, terrasses, decking, charpente, structure, aménagement extérieur.

UTILISATIONS : Bardage, menuiserie intérieure et extérieure, charpente, structure.

UTILISATIONS : Bardage, menuiserie intérieure, lambris, moulures.

TRAITEMENT AUTOCLAVE ET IMPREGNATION PROFONDE

Imprégnation 350 l / m3

pour tous usages extérieurs, y compris avec le sol ou l'eau douce

LA CLASSE D'EMPLOI 4 (CL4) selon la Norme NF EN 335 : "Bois dont le taux d'hygrométrie d'équilibre est supérieur à 20% dans tout ou partie de la pièce".

Exemples d'emplois : piquets, claustras, terrasses, pergolas, clôtures, retenues de terre.

Le PIN AUTOCLAVE est l'essence idéale pour la classe d'emploi 4 : Locale - Disponible en grande quantité - Durable : durée de service supérieure à 10 ans grâce à l'imprégnation profonde en autoclave qui est le seul procédé normalisé et certifié apportant des garanties au maître d'ouvrage.

TRAITEMENT AUTOCLAVE ET IMPREGNATION MODEREE

Imprégnation 200 l / m3

pour les usages extérieurs ventilés

LA CLASSE D'EMPLOI 3b (CL3b) selon la Norme NF EN 335 : "Bois fortement soumis à alternance d'humidité et de sècheresse, sans zones de stagnation d'eau".

Exemples d'emplois : bardage, terrasses abritées, poteaux sans contact avec le sol.

 

TRAITEMENT AUTOCLAVE ET IMPREGNATION SUPERFICIELLE

Imprégnation 100 l / m3

pour les usages extérieurs protégés

LA CLASSE D'EMPLOI 3a (CL3a) selon la Norme NF EN 335 : "Bois soumis à alternance rapide d'humidité et de sècheresse, mais sans contact direct avec l'eau".

Exemples d'emplois : menuiseries etérieures protégées par une finition entretenue régulièrement.

L'EPICEA est une essence plutôt destinée aux usages intérieurs. L'autoclave lui confère une protection superficielle pour une résistance correcte à l'extérieur à condition de limiter les variations trop importantes d'hygrométrie, entraînant des fentes profondes.

 

traitement autoclave des bois - chimie verte - traitement thermique ds bois
bille bois traite par autoclave

 

L'OLEOTHERMIE

Ce traitement comporte deux phases successives : la chauffe du bois à moins de 160°c pour faire évaporer l'eau puis son imprégnation dans un mélange d'huile végétale (lin, huile essentielle, etc.) et d'adjuvants naturels chauffés entre 50 et 80°c. Ces deux phases réalisées dans la même cuve, entraînant la pénétration dans le bois sur 2 à 3 mm de profondeur et augmentent le caractère hydrophobe du bois, le rendant plus stable et plus durable, sans altérer ses propriétés mécaniques. L'oléothermie fixe les tanins du châtaignier et du douglas, ce qui augmente leur durée de vie et retarde leur grisaillement.

 

pin traité classe 3 par autoclave

le bois retifie

La rétification est une technique française qui consiste à chauffer progressivement le bois, sous atmosphère inerte (azote) jusqu'à une température seuil à partir de laquelle se produit un réarrangement moléculaire qui rend le bois à la fois plus stable et plus résistant aux attaques biologiques, et rendent ces bois locaux propres à l'utilisation en extérieur : terrasses, bardages, menuiseries extérieures, construction bois.

L' impact écologique de cette technique est réduit, car elle n'utilise ni ne produit, d'éléments toxiques nocifs pour l'homme ou l'environnement. Elle utilise de plus des bois locaux (hêtre, frêne, peuplier, épicéa, pin maritime) et permet ainsi de réduire la pollution liée aux transports longues distances.

L'autre intérêt du bois rétifié est la transformation esthétique qui s'opère : les bois clairs se transforment en bois rouges et mordorés, particulièrement intéressants à mettre en valeur.

Les bois rétifiés sont donc, à qualité équivalente, plus résistants, moins coûteux, et plus écologiques que les bois exotiques.

la technologie des resines uv

De nombreux pôles de recherches permettent de découvrir, et de mettre en oeuvre de nouvelles techniques de préservation du bois, certains à l'état expérimental, d'autres déja plus avancés sont en phase d'industrialisation.

Un dernier mot sur l'une de ces technologies du futur qui utilise des résines UV liquides. Elles sont mélangées à des diluants réactifs. Grâce à un photo-initiateur ajouté au produit, les résines durcissent sous de puissantes lampes UV. Il se forme ainsi un film présentant une flexibilité et une dureté exceptionnelles, capable de résister aux coups et aux rayures. Le résultat est une finition durable pour la menuiserie extérieure qui résiste ainsi aux effets du vent et des intempéries.

traitement pour bois exterieur lames de terrasses en bois traité

La plupart des nouvelles techniques de traitement des essences locales, industrialisées sous les labels ThermoWood, Plato, Bois Rétifié par exemple, font intervenir un traitement thermique des bois.

Le bois traité thermiquement est souvent proposé pour sa durabilité biologique accrue. Cette meilleure résistance aux champignons n'est pas obtenue en ajoutant des biocides, comme c'est le cas pour la préservation chimique du bois, mais en modifiant sa composition physico-chimique. Ces traitements apportent également une meilleure relation du bois à l'humidité et les retraits et gonflements s'en trouvent notablement diminués. Leurs qualités mécaniques et esthétiques les rendent comparables à certains feuillus exotiques.

Ces nouveaux procédés, peuvent néanmoins entraîner une diminution de la résistance physique des bois ainsi qu'une accélération du processus de vieillissement.

Les bois traités thermiquement sont beaucoup utilisés en Scandinavie, où l'importation des bois exotiques est mineure, et où leurs coloris sombres sont particulièrement appréciés.

 

 
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